A la recherche de Joséphine… de Jérôme Savary

Pour tous ceux qui aiment Savary, mais aussi pour ceux qui ne connaissent pas son style si particulier, c’est un spectacle à recommander chaudement. On y retrouve le grain de folie qui a fait la réputation de son auteur, mais également les petites failles typiques de Savary qui ne font qu’ajouter au charme du spectacle : oui l’actrice principale a un accent à couper au couteau, oui la deuxième partie est un peu trop longue, et oui ça délire complètement à un moment donné mais qui s’en plaindrait ??? Le spectacle fait preuve d’un amour vibrant pour le peuple noir et sa musique, née de ses souffrances : depuis l’ouragan Katrina qui fit des ravages à La Nouvelle Orléans il y a peu de temps, jusqu’à, en remontant dans le temps, l’esclavage, en passant par les préjugés de l’époque coloniale.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire le spectacle n’est pas un hommage à Joséphine Baker, même si rendre un hommage à la star de la Revue Nègre est le point de départ dudit spectacle. Nous ne sommes pas tant à la recherche de Joséphine qu’à la recherche d’une continuité dans l’histoire du peuple noir, histoire qui nous est racontée par le biais de la musique et de la danse : afro, salsa, jazz, swing, claquettes, rien n’est oublié, ni le style, ni l’énergie, ni la grâce, ni l’émotion… et surtout pas l’humour ! Tous ces ingrédients mélangés font la recette parfaite d’un cours magistral d’histoire musicale, pas ennuyeux un seul instant, puisqu’on contraire on y rit beaucoup. Si la dernière partie du spectacle ré-édite, comme un clin d’oeil, trois shows tels que Joséphine Baker les a présentés en son temps, le reste du spectacle nous parle, par la bouche du Vieux Joe, de notre histoire, du monde tel qu’il était, de celui dans lequel nous vivons, et de celui vers lequel nous nous dirigeons. Joséphine Baker est ici le symbole de la victoire du charme et de l’humour sur les difficultés de la vie et les préjugés raciaux…  En bref, un spectacle qui divertit, mais surtout qui fait réfléchir, ce qui n’est pas si courant…

Amélie.

http://www.alarecherchedejosephine.com/

Article publié le lundi 1 septembre 2008